Bouvard Et PécuchetGeneral Books LLC, Aug 9, 2012 - 98 pages Extrait: ...de Girbal, et la mauvaise tenue de ses hommes. Des ouvriers passerent sur la route, en chantant la Marseillaise. Gorju, au milieu d'eux, brandissait une canne; Petit les escortait, l'oeil anime. -Je n'aime pas cela! dit Marescot, on vocifere, on s'exalte! -Eh bon Dieu! reprit Coulon, il faut que jeunesse s'amuse! Foureau soupira. Drole d'amusement! et puis la guillotine, au bout! Il avait des visions d'echafaud, s'attendait a des horreurs. Chavignolles recut le contrecoup des agitations de Paris. Les bourgeois s'abonnerent a des journaux. Le matin, on s'encombrait au bureau de la poste, et la directrice ne s'en fut pas tiree sans le Capitaine, qui l'aidait, quelquefois. Ensuite, on restait sur la Place, a causer. La premiere discussion violente eut pour objet la Pologne. Heurtaux et Bouvard demandaient qu'on la delivrat. M. de Faverges pensait autrement. -De quel droit irions-nous la-bas? C'etait dechainer l'Europe contre nous. Pas d'imprudence! Et tout le monde l'approuvant, les deux Polonais se turent. Une autre fois, Vaucorbeil defendit les circulaires de Ledru-Rollin. Foureau riposta par les 45 centimes. Mais le gouvernement, dit Pecuchet, avait supprime l'esclavage. -Qu'est-ce que ca me fait, l'esclavage! -Eh bien, et l'abolition de la peine de mort, en matiere politique? -Parbleu! reprit Foureau; on voudrait tout abolir. Cependant qui sait? Les locataires deja, se montrent d'une exigence! -Tant mieux! les proprietaires selon Pecuchet etaient favorises. Celui qui possede un immeuble... Foureau et Marescot l'interrompirent, criant qu'il etait un communiste. -Moi? communiste! Et tous parlaient a la fois, quand Pecuchet proposa de fonder un club! Foureau eut la hardiesse de repondre que jamais on n'en verrait a Chavignolles. Ensuite, Gorju reclama des fusils pour la garde nationale-l'opinion l'ayant designe comme instructeur. Les seuls fusils qu'il y eut etaient ceux des pompiers. Girbal y... |