Le roi Lear

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Editions Gallimard, 2021 - 181 pages
Nous autres Français devons faire notre deuil d'une bonne part de Shakespeare. La meilleure, disent les Anglais : sa poésie. Admettons-le. Mais offrons à ce réprouvé de naissance au moins l'hospitalité d'une langue qui s'affirme haut et clair comme une vraie langue, digne de ce nom, comme une langue qui ne se prêtera pas plus à la traduction que la sienne, et qui peut-être lui sera douce dans son lointain exil. Il faut retraduire tout Shakespeare avec courage, orgueil et patience. Rendre à ce théâtre génial sa violence et sa rapidité, y mettre tout le savoir-faire possible. En écoutant notre langue et notre voix autant que les siennes, en respectant leur manière particulière: en satisfaisant aux exigences du théâtre français. Nabokov : « Qu'est-ce qu'une traduction ? Sur un plateau, la tête pâle et flamboyante d'un poète. » Décapiter l'auteur est suffisant; ne jetons pas le plateau.

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